Ce mercredi 14 septembre 2022, de nouveaux affrontements frontaliers entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan ont mis fin au cessez-le-feu établi entre les deux ex-républiques soviétiques. La
relation empoisonnée, depuis près de trois décennies, entre Erevan et Bakou trouve son origine dans
la dispute du territoire du Haut-Karabakh.
Une des dernières décisions du bloc de l’Est consistait à attribuer la région du haut Karabakh, petit
territoire montagneux à l’Azerbaïdjan malgré sa population à 94% arménienne. En 1991, les
Arméniens de cet Oblast de 4000km² s’autoproclament indépendants et annexent des territoires
voisins peuplés d’Azéries et de Kurdes ; 5 régions au total. On dénombre une trentaine de milliers de
morts pour cette première guerre du Karabakh.
Après une période de trêve, les deux pays se sont de nouveau affrontés en automne 2020 pour le
contrôle de ce territoire, causant 6500 morts et se soldant par la défaite de l’Arménie et la signature
d’un cessez-le-feu sous la supervision de Moscou.
Ce mercredi 14 septembre 2022, le ministère de la défense arménien a dénoncé de « violentes
attaques […] de la part de Bakou », ce à quoi son homologue azerbaïdjanais a répondu par
l’accusation de violation de cessez-le-feu et de bombardement sur des positions civiles.
Ce conflit a déjà causé plus d’une cinquantaine de pertes humaines du côté azerbaïdjanais et une
centaine du côté arménien selon un bilan communiqué par le premier ministre Nikol Pachinia, qui
aussi dénoncé « l’occupation d’une dizaine de kilomètres » carrés du territoire arménien, venant
s’ajouter aux 40km² occupés pendant les affrontements de Mai 2020.
Moscou, médiateur traditionnel entre ces deux pays, étant embourbé dans le conflit ukrainien,
plusieurs acteurs internationaux viennent modérer les accusations du président turque Recep Tayyip
Erdogan contre l’Arménie. L’Union Européenne et le Pape François appellent à « la fin des
violences ».